Opioïdes : Comprendre et agir pour éviter la crise

La mort du Prince, la série des artistes victimes des opioïdes

Une carrière bâtie sur un prénom

Si l’on vous parle de Prince, à qui allez-vous penser immédiatement ?

Non, ce n’est pas celui des contes de fées. Ni la figure emblématique des célèbres petits gâteaux !

Pendant plus de quarante ans, ce Prince-là a fait vibrer les foules. Un monument de la pop music qui s’est éteint en 2016, laissant derrière lui une empreinte indélébile.

Celui qui a bâti sa carrière flamboyante avec son seul prénom est devenu une icône, et cela, bien avant sa mort. Si nous avons choisi de brosser un rapide portrait de ce monstre sacré, c’est évidemment en raison des circonstances de son décès. Prince est mort, le 21 avril 2016, d’une overdose d’opiacés.

Un génie provocateur et égocentrique

Dans la série des artistes victimes des opioïdes, Prince est l’un des plus insaisissables. Mégalomane sur les bords, celui qui exigeait qu’on le nomme « Love symbol » était aussi un compositeur et multi-instrumentaliste de génie : il maîtrisait le chant bien sûr, mais aussi la guitare, la basse, le piano, les claviers, la batterie et les percussions… Il aurait composé sa première chanson – Funckmachine – à l’âge de 7 ans !

En 1973, il fait ses premières armes avec le groupe Grand Central, en tant que guitariste et aux claviers. Il a 15 ans… Il lui faut sept années de pratique, plusieurs groupes et des premiers succès très honorables avant de devenir, réellement, le Prince que l’on connaît : sa chanson Dirty Mind caracole dans les classements. « Esprits mal tournés », tout un programme !

Car c’est aussi son image qui fait son succès, son image et son goût très prononcé pour la provocation. Prince chante le sexe, n’hésite pas à s’afficher en dessous féminins, à évoquer l’adultère, l’inceste et toutes les pratiques sexuelles sans aucun tabou.

La consécration et l’addiction

Mais c’est en 1984 que vient la consécration, avec son tube planétaire Purple Rain. Il a 26 ans !

S’ensuivent trente-deux années de scène, de quelques échecs et de – très – nombreux succès ; de conflits, aussi, avec sa maison de disque ; ainsi que d’une vie personnelle aussi orageuse qu’intense.

Trente-deux années de concerts, qui ne le laisseront pas indemne : Prince a souffert de nombreuses complications articulaires, principalement à la cheville et à la hanche.

En 2010, il subit une chirurgie de remplacement de la hanche. S’ensuit un traitement anti-douleur par opiacés

Comment s’étonner que son organisme ait flanché avec une telle existence ?

Prince enchaînait parfois deux récitals d’affilée – il était un adepte des concerts privés, auxquels n’accédaient que les initiés – et sa vie amoureuse n’était jamais sereine.

Pourtant, aucun de ses proches ne l’a jamais vu toucher à la drogue.

En cela, Prince se démarque de quasiment toutes ces stars foudroyées par les opiacés, dont la plupart abusaient aussi bien de l’alcool que de toutes les substances psychotropes possibles.

Du moins, était-ce l’image clean qu’il véhiculait.

Après sa mort, son demi-frère Duane a tenu un autre discours, parlant notamment de son « régime cocaïne ». Une consommationsoigneusement tenue secrète, même de ses proches. L’une de ses ex-compagnes explique que la star pouvait passer plusieurs jours sans dormir ni se nourrir, obsédée par la création musicale.

À la suite de son opération de la hanche, Prince a consommé un opioïde analgésique sur ordonnance.

Des chercheurs, après sa mort, ont mené une étude concluant que, plusieurs mois après la chirurgie de remplacement articulaire, de nombreux patients continuaient à consommer ces opiacés, alors même qu’il n’y avait plus de lien entre l’utilisation d’opioïdes et les douleurs. Certains continuaient à utiliser ces médicaments indépendamment de l’amélioration de leur état.

Un constat amer mais tellement commun

Barbara Broers, responsable de l’unité des dépendances en médecine de premier recours des Hôpitaux universitaires de Genève, précise : « La dépendance, physique et psychique, aux opiacés peut s’installer très vite.

Les patients s’habituent rapidement à la molécule, et il leur faut des doses de plus en plus fortes pour être soulagés. »

Parce qu’ils sont souvent mal informés sur les risques qu’ils encourent, certains patients augmentent eux-mêmes les doses.

Et il suffit parfois d’un simple mélange avec un peu d’alcool, ou même avec des antibiotiques, pour provoquer une overdose !

« Par rapport à l’héroïne, ces antidouleurs ont des vitesses d’action plus lentes et des durées d’action longues, on peut donc prendre ses pilules et faire une overdose une ou deux heures plus tard », précise la professeure Broers.

L’autopsie de Prince a confirmé que le chanteur avait succombé à une overdose d’opioïdes.

Plus tard, furent retrouvées des bouteilles d’aspirine, de vitamine C… contenant, en fait, des médicaments contrefaits, dont de nombreux opioïdes. Il a fallu six années à cet artiste incroyable, ce monument de la culture pop, pour plonger dans l’enfer de la dépendance aux opiacés.  Et pour en mourir.

SOURCES

https://www.msn.com/fr-fr/divertissement/celebrites/ils-sont-morts-d-une-overdose/ss-AA172bxB?rc=1&ocid=winp1taskbar&cvid=5b03ad79e168479cca713eacc98e83b6&ei=7#image=10

https://fr.wikipedia.org/wiki/Prince_ (musicien)

https://www.lesinrocks.com/musique/le-voile-se-leve-sur-la-mort-de-prince-140370-20-04-2018/

https://www.morandinisante.com/article-sante-354557-mort-de-prince-les-antidouleurs-opioides-tuent-aussi-40-personnes-par-jour-aux-usa.html

https://www.purepeople.com/article/mort-de-prince-cocaine-excentricites-pour-dormir-humeur-son-ex-raconte_a198864/1

Partager cet article